Un arrêt de travail ou un accident peut rapidement bouleverser votre équilibre financier avec une assurance perte de salaire insuffisante ou inexistante. Saviez-vous que les indemnités journalières versées par l’Assurance Maladie ne couvrent qu’environ 50% de votre perte de salaire en cas d’arrêt maladie ?
Certes, si vous êtes salarié du privé, votre employeur doit maintenir 90% de votre salaire brut pendant les 30 premiers jours, puis 66,66% au-delà. Cependant, cette obligation cesse généralement après 90 jours. C’est précisément à ce moment que l’assurance perte de revenus devient essentielle. Pour les travailleurs indépendants, la situation est encore plus critique, car les indemnités journalières sont souvent très limitées, rendant une assurance prévoyance perte de salaire indispensable pour maintenir votre niveau de vie en cas d’arrêt maladie prolongé.
Dans cet article, nous allons examiner en détail le fonctionnement de l’assurance perte de salaire, les différentes options disponibles selon votre statut professionnel, et les critères essentiels pour choisir un contrat adapté à vos besoins spécifiques.
Qu’est-ce qu’une assurance perte de salaire ?
Une assurance perte de salaire comme https://www.agpm.fr/produits/prevoyance/perte-de-revenu-civil représente votre filet de sécurité financière lorsque vous ne pouvez plus exercer votre activité professionnelle. Cette protection, souvent méconnue, mérite d’être expliquée clairement pour comprendre son importance dans votre stratégie de prévoyance.

Prendre une assurance perte salaire permet de vous assurer un niveau de revenus même dans une mauvaise situation.
Définition simple et rôle de la prévoyance
L’assurance perte de salaire, également appelée assurance prévoyance, est un contrat qui vous garantit le versement d’indemnités en cas d’incapacité temporaire ou permanente de travail. Son objectif principal ? Compenser partiellement ou totalement votre perte de revenus pendant une période d’arrêt maladie ou suite à un accident.
Cette assurance s’inscrit dans une démarche globale de prévoyance, visant à préserver votre niveau de vie et celui de votre famille face aux aléas de la vie. En effet, la prévoyance comprend généralement trois volets essentiels :
- La protection en cas d’arrêt temporaire de travail (incapacité)
- La couverture en cas d’invalidité permanente
- La garantie décès pour protéger vos proches
Dans ce cadre, l’assurance perte de salaire intervient principalement sur les deux premiers aspects. Elle joue ainsi un rôle complémentaire aux régimes obligatoires, dont les prestations s’avèrent souvent insuffisantes pour maintenir votre train de vie habituel.
Différence entre assurance perte de revenus et maintien de salaire
Bien que souvent confondus, le maintien de salaire et l’assurance perte de revenus sont deux dispositifs distincts qui peuvent se compléter :
Le maintien de salaire est une obligation légale de votre employeur si vous êtes salarié. Il vous assure de continuer à percevoir tout ou partie de votre rémunération pendant un temps limité en cas d’arrêt de travail. Cette durée varie selon votre ancienneté et la convention collective applicable à votre entreprise.
L’assurance perte de revenus, quant à elle, prend généralement le relais après la période de maintien de salaire. Elle peut être :
- Collective (souscrite par votre employeur pour l’ensemble des salariés)
- Individuelle (que vous contractez personnellement)
Par ailleurs, pour les travailleurs indépendants, l’assurance perte de salaire en cas de maladie devient d’autant plus cruciale qu’ils ne bénéficient pas du maintien de salaire. Ces professionnels doivent donc anticiper cette protection en souscrivant une assurance prévoyance perte de salaire adaptée à leur situation.
D’autre part, les délais d’intervention diffèrent également. Alors que le maintien de salaire s’applique dès le premier jour d’arrêt maladie (après le délai de carence), l’assurance perte de revenus s’active généralement après une période définie au contrat, souvent au terme du maintien de salaire pour les salariés.
Ainsi, les deux systèmes fonctionnent en complémentarité pour vous assurer une continuité de revenus en cas d’arrêt de travail prolongé.
Comment fonctionne une assurance perte de revenus ?
Lorsque vous êtes confronté à un arrêt de travail, l’assurance perte de revenus entre en jeu selon un mécanisme précis. Comprendre son fonctionnement vous permet de mieux appréhender votre protection financière.
Versement des indemnités journalières
En cas d’arrêt maladie, les indemnités journalières compensent votre perte de salaire. Elles sont calculées en fonction de votre salaire brut des trois derniers mois et représentent généralement 50% de votre salaire journalier de base. Deux modes de calcul existent :
- Indemnitaire : calculé sur la base de votre salaire brut, pouvant aller jusqu’à 100% de maintien
- Forfaitaire : montant journalier fixe en euros, choisi à la souscription
Néanmoins, ces indemnités sont plafonnées à 41,47€ bruts par jour en 2025.
Durée de la garantie et conditions d’activation
La durée d’indemnisation varie selon les contrats. L’Assurance Maladie verse au maximum 12 mois d’indemnités journalières par période de 3 ans consécutifs. Pour les affections longue durée (ALD), cette période peut s’étendre jusqu’à 3 ans. Certains contrats privés proposent des durées d’indemnisation de 1 an ou 3 ans.
Délai de carence et franchise
Un délai de carence de 3 jours s’applique généralement avant le versement des indemnités par l’Assurance Maladie. Par ailleurs, les contrats d’assurance privés peuvent prévoir différentes franchises :
- Maladie : souvent 15 à 90 jours
- Accident : parfois réduite à 3 jours
- Hospitalisation : généralement franchise réduite
Plus la franchise est courte, plus vite vous recevez vos indemnités, mais plus la cotisation est élevée.
Exclusions fréquentes à connaître
Les contrats comportent des exclusions comme les maladies préexistantes, les sports dangereux ou encore les problèmes liés à la grossesse. Certains motifs de cessation d’activité comme la démission ou la rupture conventionnelle peuvent également être exclus.
Transformation en rente en cas d’invalidité
Si votre incapacité devient permanente, les indemnités journalières peuvent se transformer en rente invalidité. Le montant dépend de votre catégorie d’invalidité :
- Catégorie 1 (capable d’exercer): 30% du salaire
- Catégorie 2 (incapable d’exercer): 50% du salaire
- Catégorie 3 (besoin d’assistance): 50% + majoration tierce personne
Cette rente est versée jusqu’à votre départ à la retraite.
À qui s’adresse l’assurance perte de salaire ?
Chaque catégorie professionnelle présente des besoins spécifiques en matière de protection financière. L’assurance perte de salaire s’adapte à diverses situations professionnelles, offrant des solutions sur mesure selon votre statut.
Travailleurs indépendants et professions libérales
Pour vous qui exercez en tant que travailleur indépendant ou profession libérale, l’assurance perte de salaire représente une protection essentielle. En effet, vos indemnités journalières du régime obligatoire sont particulièrement limitées, couvrant seulement 1/730e de votre revenu annuel moyen des trois dernières années. Par ailleurs, ces indemnités ne commencent qu’après un délai de carence de 3 jours en cas d’hospitalisation et 7 jours pour maladie.
Sans protection complémentaire, votre niveau de vie pourrait être gravement affecté en cas d’arrêt maladie prolongé. Heureusement, les contrats Madelin vous permettent de bénéficier d’avantages fiscaux tout en sécurisant vos revenus.
Salariés du privé et du public
Si vous êtes salarié du secteur privé, votre employeur a l’obligation de maintenir partiellement votre salaire pendant un certain temps. Toutefois, cette protection varie selon votre convention collective et votre ancienneté. Généralement, ce maintien couvre 90% du salaire brut les 30 premiers jours, puis 66,66% les 30 jours suivants, mais cesse habituellement après 90 jours.
Quant aux fonctionnaires, vous bénéficiez d’un régime plus favorable avec un maintien intégral du traitement pendant 3 mois, puis à demi-traitement pendant 9 mois. Néanmoins, une assurance complémentaire reste recommandée pour les arrêts de longue durée.
Chefs d’entreprise et auto-entrepreneurs
En tant que chef d’entreprise ou auto-entrepreneur, votre situation est particulièrement vulnérable. Non seulement vos revenus cessent en cas d’arrêt de travail, mais c’est également la pérennité de votre entreprise qui peut être menacée.
Pour les auto-entrepreneurs, la situation est encore plus critique car vous ne bénéficiez des indemnités journalières qu’après avoir cotisé pendant une année civile complète. De plus, ces indemnités sont calculées sur une base minimale forfaitaire, souvent très éloignée de vos revenus réels.
Une assurance perte de salaire adaptée vous permet donc non seulement de maintenir vos revenus personnels, mais également de couvrir certains frais professionnels fixes (loyer, salaires, etc.) pendant votre absence, assurant ainsi la continuité de votre activité.
Comment bien choisir son contrat de prévoyance ?
Sélectionner la bonne assurance perte de salaire nécessite une analyse approfondie des options disponibles sur le marché. Voici comment procéder méthodiquement pour faire un choix éclairé.
Comparer les garanties proposées
Chaque établissement (assureurs, mutuelles) propose ses propres formules et options. Examinez attentivement les risques couverts, notamment la perte de revenus, le décès ou l’invalidité. Portez également votre attention sur le montant des indemnités journalières, la prise en compte des primes dans le calcul, et le montant du capital décès si cette garantie est incluse.
Évaluer ses besoins réels
Avant tout, définissez précisément vos besoins en fonction de votre situation personnelle et professionnelle. Les contrats modernes offrent une flexibilité permettant d’adapter la couverture à votre profil spécifique. Certains assureurs proposent des formules de base à partir de 9,64 euros par mois, que vous pouvez personnaliser selon vos priorités.

Une perte de salaire est toujours un moment difficile.
Vérifier les délais et exclusions
Analysez minutieusement la durée de la franchise (période avant versement des indemnités) et le délai de carence (période après souscription pendant laquelle les garanties ne s’appliquent pas). Soyez vigilant quant aux exclusions fréquentes :
- Pratiques sportives dangereuses
- Affections disco-vertébrales ou psychiatriques
- Grossesse pathologique
- Cures thermales ou de désintoxication
Comprendre le coût des cotisations
Pour un salaire mensuel net de 1400 euros, la cotisation moyenne s’élève à 14,90 euros par mois. Ce montant varie selon plusieurs facteurs :
- Le niveau des garanties choisies
- Votre âge (plus élevé = cotisation plus importante)
- Votre profession et niveau de revenus
- La durée de franchise (plus courte = prime plus élevée)
Avantages fiscaux pour les TNS (loi Madelin)
Pour les travailleurs non-salariés, la loi Madelin permet de déduire fiscalement les cotisations versées au titre d’un contrat de prévoyance. Ces cotisations sont intégralement déductibles des bénéfices imposables, dans la limite de plafonds spécifiques : 7% du plafond annuel de la Sécurité sociale + 3,75% du revenu professionnel, le tout limité à 3% de 8 fois le PASS. Pour les contrats perte d’emploi, le plafond s’établit à 1,875% du revenu professionnel ou 2,50% du PASS, selon le montant le plus avantageux.
Une protection financière essentielle pour tous les profils professionnels
Au terme de cette analyse, il apparaît clairement que l’assurance perte de salaire constitue un pilier fondamental de votre protection financière. Effectivement, les régimes obligatoires offrent une couverture insuffisante face aux aléas de la vie professionnelle, particulièrement lors d’arrêts maladie prolongés.
Votre statut professionnel détermine largement vos besoins en matière d’assurance prévoyance. Les travailleurs indépendants, notamment, se trouvent dans une situation particulièrement vulnérable avec des indemnités journalières minimales. Pareillement, les auto-entrepreneurs doivent faire face à des conditions encore plus restrictives, nécessitant une année complète de cotisation avant de bénéficier d’une protection limitée.
Quant aux salariés, malgré le maintien partiel de salaire par l’employeur, cette protection cesse généralement après 90 jours. Par conséquent, une assurance complémentaire devient indispensable pour les arrêts de longue durée.
Le choix d’un contrat adapté requiert une attention particulière aux garanties proposées, aux exclusions et aux délais de franchise. Avant tout, évaluez précisément vos besoins réels selon votre situation personnelle et professionnelle. Le coût des cotisations varie considérablement selon votre âge, profession et niveau de garanties choisi.
N’oubliez pas que certains avantages fiscaux existent, notamment pour les travailleurs non-salariés grâce à la loi Madelin. Ces dispositifs permettent de déduire fiscalement vos cotisations, rendant l’assurance prévoyance plus accessible.
En définitive, l’assurance perte de salaire ne représente pas uniquement une dépense supplémentaire, mais plutôt un investissement judicieux dans votre sécurité financière. Face aux incertitudes de la vie professionnelle, cette protection vous garantit tranquillité d’esprit et stabilité économique, vous permettant de traverser sereinement les périodes d’incapacité temporaire ou permanente.
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